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TEMOIGNAGE : Scoring Productions, l’orchestre symphonique engagé

Auteur de l’article
Emeline, Chargée de communication et marketing
scoring orchestra paris

Vendredi 27 mai 2016, Movinmotion a eu l’honneur d’assister à un grand spectacle musical ! L’enregistrement studio d’un orchestre lors d’une session partagée pour la musique d’un documentaire d’Arte et pour une musique de jeu vidéo au Studio Davout.
Compositeur : Samuel SAFA
Société de production : Scoring Productions
A la suite de l’enregistrement, nous avons interviewé Jonathan Grimbert Barré, fondateur de Scoring Productions et client de Movinmotion.

Peux tu décrire à nos lecteurs ce qu’est Scoring Productions ?

Jonathan Grimbert Barré : En créant Scoring Productions, je ne voulais pas créer « qu’un simple orchestre qui enregistre de la musique », mais bien une société mère qui accompagne tous les processus de création musicale dans les projets audiovisuels.
Scoring Productions possède donc un orchestre le Scoring Orchestra, mais nous réalisons aussi de la supervision musicale, du music consulting, c’est-à-dire qu’on discute avec le réalisateur ou le producteur pour définir comment on manipule la musique, et où est sa place dans un projet audiovisuel. On opère un réel suivi pour toute la logique de soutien des compositeurs.
Ça peut même aller encore plus loin, comme c’est le cas aujourd’hui, je propose même de participer au financement du projet en question. L’idée générale c’est que la musique s’enregistre dans les meilleures conditions possibles.
Une session symphonique comprend beaucoup de musiciens, comme aujourd’hui où il y en avait une quarantaine, ce qui entraine un certain coût. Pour rendre ces sessions symphoniques accessibles en terme financier j’ai implanté un nouveau procédé en France, qui existe à l’étranger et qu’on appelle les sessions d’enregistrement partagées. Ces sessions d’enregistrement partagées permettent de réquisitionner un orchestre sur une demi-journée ou une journée et d’enregistrer sur cette même journée différentes productions. Grâce à cette session d’enregistrement partagée, nous avons une mutualisation des coûts.
Un enregistrement classique avec un orchestre pour un, deux ou trois morceaux te couterait une fortune, alors qu’avec ce procédé, tu t’inscris pour une session d’une demi heure, une heure, voire une heure et demi en fonction de tes besoins, et tu ne finances que ce dont tu as besoin. Par conséquent tu réduis considérablement les coûts. C’est entre 3 et 10 fois moins cher qu’une session d’enregistrement classique.
Derrière tout ce processus, il y a vraiment l’idée de rendre accessible la dimension symphonique. C’est vraiment mon combat, ma mission. On fait des choses très belles avec les machines, mais avec des musiciens c’est mieux !
Pour cela, je rencontre le plus de compositeur possible, de production possible, pour leur dire qu’il y a une solution, pour réaliser des projets symphoniques, ici, en France, avec les talents de notre pays.

Je viens d’assister à un grand spectacle musical, peux tu m’en dire un peu plus sur ce que je viens de voir ?

Oui aujourd’hui tu as assisté à un enregistrement symphonique d’une musique de documentaire pour ARTE et d’une musique d’un jeu vidéo avec plus de 50 musiciens très talentueux. C’est la SPEDIDAM (société de perception des droits des interprètes) qui a contribué d’un point de vue financier et qui a permis de rendre accessible cette session.
Ce projet a débuté lorsque j’ai rencontré Samuel Safa au cours d’un festival. Il avait envie de réaliser un documentaire pour Arte dans des conditions symphoniques. Samuel comme un grand nombre de compositeur, est un compositeur qui à défaut de budget partait dans les pays de l’Est pour produire sa musique de façon symphonique. Il est vrai que la concurrence est rude, ces pays de l’Est sont nettement moins cher, mais là où tu vas enregistrer pendant 3 heures dans les pays de l’Est, tu vas le faire en pratiquement deux fois moins de temps en France.
C’est mon côté militantisme, à rapatrier tous nos projets. Par exemple, l’année dernière 40 productions ont été réalisées en France par le Scoring Orchestra sur les 300 qui s’exilent chaque année.
Ça représente aussi plus de 50 emplois par enregistrement pour ces jeunes Français qui ont un talent fou et qui ont des difficultés à avoir un travail. L’an dernier nos projets d’enregistrement représentaient 650 emplois.
J’ai beaucoup travaillé avec eux, c’est aussi pour cette raison que je les connais personnellement et je sais ce dont ils ont besoin.

Tu es violoncelliste à l’origine et maintenant tu es compositeur, c’est bien ça ?

Oui à l’origine je suis violoncelliste et compositeur, jusqu’à ce que je monte cette entreprise il y a seulement deux ans.
Avant je ne vivais que des concerts de Violoncelle et des compositions que je réalise.
J’ai eu la chance d’avoir une fondation qui m’a soutenu en tant que compositeur, celle de la Banque Populaire et qui a donné un sacré coup de pouce à ma carrière.
J’ai toujours été rattaché à la musique de film, à une musique qui raconte quelque chose, donc en tant que compositeur je voulais composer des pièces dans le contexte. C’est un peu la condition en réalité, pour que je raconte quelque chose il faut que je vive la chose. C’est pour cette raison que la fondation m’a aidé à voyager pour développer ma recherche sur le « métissage musical ». Je suis notamment allé au Cameroun, un voyage qui a été très animé, très mouvementé. Ce voyage a donné non seulement un échange social, en rencontrant de nombreuses personnes, mais aussi des échanges musicaux pour finir par un concert en France.
J’ai aussi voyagé au Brésil où j’ai offert des cours, des Masterclass, j’ai organisé des concerts là-bas, c’était véritablement extraordinaire comme rencontre.
Il y a une composition qui n’est pas prête encore mais qui est en relation avec cet échange réalisé au Brésil. J’ai aussi réalisé des projets en Albanie, en Guadeloupe, au Vietnam…
La rencontre des cultures est tellement enrichissante que j’ai continué dans cet élan de création sans la fondation, puisque je pars en Indonésie cet été.
Pour moi s’imprégner de la culture est vital pour ce qu’on écrit.

Tu utilises de Movinmotion depuis quelques mois, maintenant quel bilan tires tu de cette utilisation ?

Movinmotion, je m’en sers véritablement depuis Février/Mars 2016. C’est juste une révolution pour moi. J’ai commencé à ce moment là à appréhender ce qui fait rebuter tellement de personnes qui ont envie de faire des choses mais qui sont désabusées par la montagne administrative que représente ce pays. Il est vrai qu’il faut avoir les épaules solides, et en vouloir car pour monter un projet dans ce pays, il faut avoir une hargne importante.
Quand il y a des startups comme Movinmotion, qui ont pour moi compris tous nos besoins, c’est très précieux. Je commence à en parler autour de moi, car toutes ces démarches administratives prennent un temps fou normalement, elles coûtent cher, elles sont rébarbatives. C’est vraiment bien pensé !
Ça demande un petit temps d’adaptation vu qu’il y a tellement d’aspects administratifs et de paramètres à gérer, mais ça reste simple d’utilisation.
J’étais la caricature de l’artiste qui ne voulait pas entendre parler d’administratif. En tant qu’entrepreneur, nous n’avons pas le choix, et cette plateforme est idéale pour tout ça.
Après je pense que c’est évolutif, une fois que la partie versement de salaire des musiciens sera prise en compte sur la plateforme, là elle deviendra indispensable.

Coordonnées :

Contact : [email protected]
Site Web : www.scoringproductions.com

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